RDV Cosmics : Le duo Soledad Kalza et Sina Kienou :
Vendredi 7 février à 20h @ La Villa
Soledad Kalza et Sina Kienou est un duo riche des racines de leurs peuples et respectivement ancrés dans des traditions fortes comme la musique tzigane et le jazz pour la première et la musique mandingue, le rock et l’improvisation pour le second, leur rencontre en 2019 scelle la joie des grandes unions. Soledad n’est autre que Julie Jaroszewski que l’on a pu écouter maintes fois avec le légendaire Roby Lakatos.
Invités à participer au Festival Salon de Musique organisé par Patrick Kabré à Ouagadougou au Burkina Faso, ils racontent et invoquent des influences et des nouveautés. Leurs chemins festoient les archipels d’Est en Ouest, des Caraïbes aux champs de coton du grand Nord, des paysanneries battues aux airs du rythme des saisons, des gammes mandingues aux blues du Sahel. Petit fils du Chef des Griots du Burkina Faso Baba Abdoulaye Kienou, Sina est également, aux côtés de Soledad, sa comparse et compagne, l’ambassadeur d’un langage universel dont les origines puisent leur héritage dans le Mandé.
Infos et réservations au 02 420 37 27 – info@lavillaculture.be
P.A.F. : 5 euros
Avec le soutien des Tournées Art & Vie
Interview :
Comment est né le groupe ?
Nous nous sommes rencontrés il y a cinq ans au Burkina Faso. Soledad venait donner un concert et le Directeur du Festival Patrick Kabré m’a proposé comme collaborateur. Nous avons été nous même surpris par la musique que nous produisions ensemble. Au Burkina la scène nous a marié.
Comment est né votre dernier album et où avez vous puisez votre inspiration ?
Au départ il a la lecture de L’Hydre aux mille têtes / La face cachée de l’Atlantique Révolutionnaire de Marcus Rediker et Peter Linebaug. Leur travail relate comment du XVIème au XVIIe siècle « les vagabonds criminalisés et déportés, les paysans dépossédés depuis l’Europe, les pirates, les africains déportés … » résistèrent de manière commune face à l’Empire en expansion. Dans la presse de l’Epoque au service du pouvoir, ce peuple était représenté par l’Hydre et l’Empire par Hercule. C’est du travail de ces historiens que nous tirons notre titre « Atlanti Kaw »: « peuple Atlantique » dans la langue de Sina, le dioula. Nous tentons d’y célébrer une utopie commune ancrée dans le passé. Ensuite cet album est également traversé par l’exil et le chaos du monde en guerre que ce soit depuis le Sahel ou la Palestine.
Quel message souhaitez vous faire passer auprès de votre public ?
Nous croyons beaucoup en la nécessité d’espace de recueillement collectif dans ce monde. Nous avions parfois peur de la densité des thèmes que nous charrions. Mais plus tragique encore que la violence du monde tel qu’il est, serait de devoir y faire face de manière isolée, séparés par des écrans qui sont eux-mêmes le produit d’une autre guerre au Congo. Nous avons besoin de temps et d’espace de silence et de recueillement qui ne nie pas le chaos en cours. Nous avons besoin de paroles politiques franches et claires.